Tout savoir sur le toki pona

Chapitre 3 — Vocabulaire

Publié par Dominus Carnufex le 29 mars 2015 sous licence BiPu-L .

Le reste de l’apprentissage de la langue consiste simplement à accumuler le vocabulaire. Alors comme une liste peut être assez aride, je me suis efforcé de classer tous les mots qui vous restent à apprendre par grands thèmes, et de donner quelques exemples de mots composés courants.

Animaux et plantes

Il n’existe que deux mots pour parler de plantes : un terme général kasi, et un terme plus spécifique kili, qui désigne toutes les plantes comestibles, et que l’on traduit donc usuellement par « fruit », « légume » ou « champignon ». Le terme général est la plupart du temps complété de manière à préciser un peu de quel type de plante on parle.

On aura ainsi kasi kule « fleur » (= plante de couleur), kasi suli « arbre » (= grande plante), kasi lili « herbe, broussaille » (= petite plante). Pour ce qui est des fruits et légumes, il faut faire preuve d’imagination : ainsi, la traduction plus ou moins officielle (car proposée par jan Sonja) de « banane » est kili palisi jelo (= fruit en-longueur jaune).

Pour les animaux, on trouve d’abord trois termes assez spécifiques : kala désigne les poissons et tout ce qui vit habituellement dans l’eau, pipi correspond aux petites bestioles insignifiantes, comme les insectes et les araignées, et waso désigne, vous l’aurez deviné, les oiseaux, et dans une moindre mesure d’autres animaux volants.

En sus de ceux-là, la distinction principale se fait entre les akesi, les animaux pas mignons, et les soweli, les animaux mignons. En général, la première catégorie correspond aux reptiles et amphibiens, et la seconde aux mammifères, mais c’est la distinction positif / négatif qui prime : le Grand Méchant Loup sera un akesi, quand bien même c’est un mammifère.

En dernier, il existe un terme assez récent, qui a été rajouté par jan Sonja dans son dernier ouvrage sorti en 2014 (qui porte à 123 le nombre de mots de base de la langue) : alasa désigne le fait d’obtenir des ressources pour sa survie, qu’il s’agisse de cueillir des fruits, de chasser (mais uniquement pour se nourrir) ou de ramasser du bois. Oui, c’est une vision très chasseur-cueilleur des ressources, mais n’oubliez pas la philosophie du langage : se débarrasser des complications, notamment du monde moderne.

Notions de lieu et de direction

Le toki pona est assez riche en mots pour désigner les diverses directions : ils ont cependant tous un sens plus concret dont la notion spatiale est dérivée. On a tout d’abord l’opposition avant / arrière, avec d’un côté sinpin, dont le sens premier est tout ce qui se trouve à l’avant du corps, la face, le visage, le torse (par extension, ce mot désigne aussi un mur), et de l’autre monsi, qui désigne au contraire l’arrière du corps, à savoir principalement le dos et les fesses.

Il n’existe pas de mot pour la droite et la gauche, seulement poka qui désigne le côté : son sens corporel est la hanche, et par extension, il signifie aussi la proximité, cf. poka telo « berge, plage » (= côté de l’eau), et la compagnie.

Le haut et le bas s’expriment grâce à la paire sewi / anpa. Le premier signifie en premier lieu « ciel » et a de nombreux sens dérivés, comme « supérieur », « religieux » et « poli ». Le second désigne le sol, et à partir de là, l’idée d’infériorité, de profondeur, et si c’est un verbe, le fait de baisser, de mettre au sol, donc de vaincre.

Enfin, les notions d’extérieur et d’intérieur font appel à trois mots. L’extérieur utilise selo, qui désigne la peau et par extension toute surface extérieure, comme une coquille ou l’écorce d’un arbre. On l’emploie de manière figurée pour traduire « forme ».

En revanche, le toki pona oppose deux formes d’intérieur. D’un côté, on a insa, qui désigne l’intérieur d’un objet, en particulier les entrailles, le ventre, l’estomac (mais curieusement, pas le cœur), et la notion générale de centre. De l’autre, tomo, dont le sens premier est « maison », et qui s’est étendu à des sens comme « pièce », « abri », « immeuble », « truc dans lequel un humain peut rentrer », et donc « intérieur d’un bâtiment ou assimilé ».

Il existe tout un tas de dérivés de tomo, en raison de son sens assez large. On pourra notamment rencontrer tomo telo « toilettes, salle de bain » (= pièce de l’eau), tomo lape « chambre, hôtel » (= maison / pièce du sommeil), ou même tomo tawa « voiture, véhicule » (= maison mobile), avec ses dérivés tomo tawa telo « bateau » et tomo tawa kon « avion ».

Enfin, il faut ajouter trois mots de sens essentiellement locatif. Tout d’abord, lon, qui a le sens général de « être là », « être présent », et par extension « être vrai ». Son contraire est weka, qui recouvre l’idée d’éloignement, d’absence, et de provoquer l’éloignement, avec des traductions comme « se débarrasser de » ou « retirer » : weka len signifie « se déshabiller ». Enfin, tan désigne l’origine, aussi bien géographique que temporelle ou intellectuelle, c’est-à-dire la cause.

Couleurs

Le terme générique pour parler de couleur est kule : utilisé comme verbe, il signifie « peindre ». À partir de là, le toki pona connaît trois couleurs et deux nuances. Le jaune jelo, le bleu laso et le rouge loje, que l’on peut combiner pour nommer les autres couleurs principales, comme laso jelo ou jelo laso pour le vert.

Le noir, et de manière générale le sombre et l’obscur, se dit pimeja, et le blanc et le clair se disent walo. Ce qui permet de raffiner encore les couleurs : loje walo sera du rose, et loje laso pimeja du pourpre.

Enfin, le terme sitelen signifie « image », « dessiner », « écrire ». À noter, les termes sitelen tawa « film, dessin animé, émission de TV » (= image animée) et sitelen ma « carte (géographique) » (= image de terre).

Nombres

Cet aspect-là de la langue est on ne peut plus simple ! Nous avons le un, wan, le deux, tu… et c’est tout ! Tous les nombres supérieurs se disent mute (« beaucoup »), tout simplement. Par ailleurs, wan évoque l’idée d’unité, et tu l’idée de séparation.

Il existe un moyen d’exprimer des nombres plus grands, mais il n’est pas officiel : il fait appel au mot luka, qui signifie « main, bras », pour signifier le nombre cinq, puis il accumule les cardinaux à la suite les uns des autres. Par exemple, luka luka tu tu signifie « quatorze ». Vous vous en doutez, il devient vite fastidieux de donner des nombres supérieurs à quinze : c’est voulu, car un tel niveau de précision serait contraire à la philosophie de la langue.

Le mot nanpa signifie « nombre » et s’utilise surtout pour créer un nombre ordinal : nanpa tu tu veut dire « quatrième ». On retiendra une façon de traduire le concept de langue maternelle, à savoir toki nanpa wan.

L’humain, son corps et ses sensations

Dans les sections précédentes, nous avons déjà rencontré les mots luka, monsi, poka, selo et sinpin. Comme de juste, le vocabulaire du toki pona est vaste dès qu’il s’agit de parler de l’humain, alors commençons par des termes généraux.

Le mot pour désigner un être humain est jan. En soi, il n’a pas tellement d’autre sens, le plus notable étant celui de « quelqu’un, on », mais il dispose d’une foule de termes dérivés d’usage courant. On retiendra en particulier la paire jan pona / jan ike, « ami / ennemi » (= personne bonne / mauvaise), le soldat jan utala (= personne de guerre), l’enfant et l’adulte jan lili / jan suli (= personne petite / grande), le chef et le dieu jan lawa / jan sewi (= personne de tête / de ciel).

Pour préciser un peu, on dispose des termes meli, « femme, femelle, petite amie », et mije, « homme, mâle, petit ami » : l’un et l’autre, utilisés comme modificateurs, peuvent servir à marquer le masculin et le féminin, comme dans ona meli « elle ».

Enfin, sijelo désigne le corps dans son ensemble, et par extension la forme physique. On pourrait traduire « La pêche ? » par sijelo li pona ala pona?.

On trouve ensuite pléthore de termes pour des parties du corps, qui ont souvent un sens plus vaste. Commençons par le haut ! La tête se dit lawa, et comme nous sommes de bons Occidentaux, le mot désigne aussi l’esprit. Pour un cheveu ou toute sorte de poil, on dira linja (pensez à préciser linja lawa pour parler spécifiquement des cheveux) : ce terme a le sens très large de « truc plutôt long, fin et souple », et sert donc aussi à parler de fils et de cordes, voire de spaghettis.

Le nez se dit nena, ce qui signifie de manière générale « bosse, protubérance, tas », et sert donc à traduire « montagne » et « colline ». oko est tout simplement l’œil et n’a pas d’autre sens, de même que uta signifie seulement bouche.

Au contraire, pilin est fortement polysémique. Son sens de base est celui de « sentiment » et « sensation » ; à partir du premier, on a tiré « émotion » donc « cœur », ainsi que « penser, être d’avis que », et du second, on a dérivé « sentir » et « toucher ».

On revient à du simple avec noka qui désigne la jambe et le pied, mais curieusement pas la marche. Restent deux termes intimes : unpa est le sexe, et les relations sexuelles, tandis que lupa désigne un orifice, et donc n’importe quel trou, notamment une grotte, une porte ou une fenêtre.

Ouf ! C’est fini pour les morceaux de viande ! Restent quatre termes assez utiles. Deux perceptions, avec lukin, « voir, regarder, lire, faire attention », que j’ai abondamment utilisé dans la section « Grammaire », et kute qui signifie « entendre » mais curieusement pas « oreille », qui se dit lupa kute (= trou pour écouter).

On désigne par moku toute action de faire entrer quelque chose dans le corps par la bouche, donc aussi bien « manger » que « boire » que « prendre (un médicament) ». Enfin, moli désigne la mort et le meurtre, qui nous attendent tous, du moins la première.

Couples d’antonymes

Revenons à quelque chose de plus léger, avec quatre couples de mots de sens opposé. ike est le mot négatif par excellence, il porte en lui tout ce que le monde contient de vocabulaire néfaste : « mal », « mauvais », « trop complexe », « malade », « funeste », « empirer » etc.

Au contraire, pona est la positivité incarnée : on pourra le traduire d’une flopée de manières, comme « bien », « bon », « gentil », « simple », « juste », « correct », « améliorer », « réparer », « merci », « OK », « génial », etc. Et évidemment, les dérivés sont nombreux : on pensera à pona lukin « beau » et pona kute « mélodieux ».

Dans un autre ordre d’idée, lili porte les notions de petitesse, de jeunesse, de raccourci, et de « un peu », tandis que suli transmet les sens de « taille », « grand », « gros », « long », « adulte » ou encore « important ».

Le froid de lete s’oppose au chaud et au feu de seli, tandis que suno désigne le soleil, le jour et la lumière, et mun la lune. Mais pas la nuit, qui se dit tenpo pimeja (= temps obscur).

Formes et matériaux

Dans cette section, nous allons découvrir pas mal de mots dont le sens est très vague. Et le plus vague de tous n’est autre que ijo « chose, truc, machin ». Ah ben, je vous avais prévenus…

Nous avons déjà vu linja pour les choses souples en longueur : pour ce qui est en longueur mais plutôt rigide, on utilisera palisi. Ces mots ont vocation à être précisés, et on trouvera palisi kasi « branche » (= bâton de plante), palisi mije « bite » (= bâton d’homme), par opposition à unpa mije « pénis » (= sexe d’homme), palisi luka « doigt » (= bâton de main), ou encore palisi uta « langue » (= truc en longueur de bouche). Pour une chose souple mais plate, le terme est lipu, que l’on peut préciser en lipu kasi « papier » ou « carton » (= truc-plat de plante).

Par opposition, supa désigne un truc plat mais plutôt rigide, et surtout, horizontal : on peut s’en servir pour parler de table, de chaise ou du sol, même s’il vaut mieux préciser le sens. Par exemple supa lape « lit, matelas » (= horizontal pour dormir) ou supa moku « table » (= horizontal pour manger).

Plus spécifique, poki désigne tout ce qui est prévu pour contenir autre chose : on l’utilise en particulier comme traduction de « boite », « verre », « corbeille », « bol », « coupe », « bouteille » ou bien « sac ». Enfin, sike est un cercle ou une boule, voire une roue : sike oko (= boule d’œil) sera ainsi le globe oculaire.

Le toki pona dispose également de quelques mots servant à décrire la consistance d’un objet. Ainsi, du plus solide au plus aérien, on a tout d’abord kiwen, dont le sens premier est « dur », « solide » : on l’utilise par conséquent pour dire « pierre » et « métal ». Du coup, kiwen kasi désignera le bois. Ensuite, ko désigne une matière semi-solide, comme une pâte ou une poudre : on l’utilise rarement seul, mais plutôt en composition comme ko jaki « excréments » (= pâte sale) ou ko suwi « chewing-gum » (= pâte douce / sucrée).

Poursuivons avec telo, qui correspond à l’élément liquide, en particulier l’eau : notez bien que, utilisé comme verbe, il n’a pas le sens de « boire » (ça, c’est moku) mais de « laver ». Il connaît lui aussi de nombreux dérivés pour décrire tous les liquides possibles et imaginables, en particulier telo nasa « alcool1 » (= liquide qui rend fou), telo jelo « urine » (= liquide jaune), telo kili « jus de fruit » (= liquide de fruit) et telo suli « mer, océan, lac » (= grande eau).

Enfin, kon décrit toutes sortes de gaz, en particulier l’air : à partir de ce sens premier dérivent ceux de « souffle », « odorat » et « âme ».

Restent deux matériaux d’importance. Tout d’abord len, qui désigne le tissu et les vêtements. Ensuite ma qui signifie « terre » et par extension tout ce que ce mot peut signifier dans nos langues occidentales, en particulier « pays », « terrain », « espace en extérieur ». Il connaît par conséquent un certain nombre de dérivés, dont les plus courants sont ma telo « boue, marais » (= terre d’eau), ma kasi « forêt, jardin » (= terre de plantes), et ma tomo « ville » (= terre de maisons).

Mots négatifs

Il en existe peu en toki pona, et vous avez déjà rencontré ike, mais on ne peut hélas pas toujours parler que de Bisounours et de licornes, aussi existe-t-il quelques mots essentiellement négatifs. En premier lieu, jaki, qui évoque le sale et les ordures : un jan jaki (= personne des ordures) sera donc un éboueur. Ensuite, nasa, que nous avons déjà rencontré quand nous parlions d’alcool : c’est tout ce qui peut être négatif d’un point de vue intellectuel, donc la folie, la stupidité ou encore l’ivresse et la bizarrerie2.

Au contraire, pakala porte les notions de dégât (physique), de dommage, d’erreur, et peut servir de juron, une sorte de « merde ! », ou « faichier ! » pour citer Ron l’Infect. Il sert en particulier à traduire « détruire », et jan pakala signifie « blessé ». Enfin, utala désigne la non harmonie : la guerre, le conflit, et plus prosaïquement, une attaque ou un coup. On a déjà rencontré le terme de jan utala « soldat » : découvrez utala toki « dispute, engueulade » (= conflit de paroles).

Activités humaines

Le mot de base pour désigner les activités humaine est pali, qui signifie « agir » et « travailler » et les substantifs associés. Mais on peut se montrer plus spécifique. Commençons par ce que vous connaissez déjà, pour l’avoir abondamment rencontré dans les sections précédentes : toki exprime l’idée de parole et de langage, peut servir à traduire simplement « dire », même si en l’absence de subordonnées complétives son usage est assez restreint, et sert de salutation officielle, toki! « bonjour ! ».

Également connu de vous, tawa désigne toute forme de mouvement, avec les notions de voyage, et de déplacement, fût-il de soi ou d’un objet. Il est abondamment complété, et l’on pensera à tawa musi « danse » (= mouvement pour s’amuser) et tawa sike « tourner » (= bouger en rond).

pana est assez polysémique : il signifie à la fois « donner », « émettre », « placer » et « causer ». On dira ainsi pana e telo jelo (= émettre l’urine) pour « uriner », ou encore pana e sona (= donner le savoir) pour « enseigner ». Restons sur ce dernier : sona désigne le savoir, la connaissance, et donc la sagesse. Tout l’opposé de nasa, en somme ! Quitte à être sur les antonymes, intéressons-nous à pini, qui porte l’idée de fin, d’extrémité, et donc de « fermer », et à son contraire open, qui signifie simplement « ouvrir » et « allumer ».

Enfin, il existe une série de mots qui n’ont que peu de sens différents et de dérivés : awen signifie « rester », jo veut dire « avoir », kepeken a le sens de « utiliser », kipisi3 celui de « couper », lape signifie « dormir » (souvenez-vous, supa lape est un lit), et musi évoque le jeu, le plaisir et l’art.

Modaux

Trois mots ont un usage assez particulier à côté de leurs sens normaux : on peut les faire suivre directement d’un autre verbe, et ils altèrent légèrement le sens de ce verbe.

Le premier est kama. Utilisé comme intransitif, il signifie « venir », « arriver », donc « advenir » et « se produire ». Avec un COD, il prend le sens de « causer », par exemple mi kama e pakala, « j’ai causé un accident ». Suivi d’un autre verbe, il lui donne un sens inchoatif, c’est-à-dire le fait de changer d’état ou d’activité pour adopter celui / celle désigné(e) par le verbe qui suit.

Quelques exemples seront plus clair. Si moli veut dire « mourir, être mort », kama moli signifie « agoniser, être en train de mourir ». La tournure kama jo, mot-à-mot « venir à avoir », signifie « prendre » ou « obtenir ». Dans la même veine, kama sona « venir à savoir » veut dire « apprendre », et est donc l’opposé de pana e sona. Dernier exemple, kama lukin, « venir à voir », est la traduction usuelle de « apercevoir ».

Le deuxième est wile, qui signifie à la fois « vouloir » et « devoir » : seul le contexte permet de trancher entre les deux. Par exemple, mi wile pini e lape tawa pali a plus de chance de vouloir dire « je dois me lever pour aller travailler » que « je veux me lever pour aller travailler ». Ne vous laissez donc pas abuser par la proximité sonore avec will, et gardez à l’esprit que ce modal exprime aussi le devoir.

Le troisième est ken, qui s’utilise exactement comme wile mais signifie « pouvoir, être capable ». On retiendra particulièrement l’expression ken la qui, placée en tout début de phrase, signifie « peut-être ».

Divers

Vous l’aurez compris, les regroupements par catégorie sémantique, cela n’a qu’un temps, alors pour les quelques mots qui restent, je me résous à vous en faire une simple liste.

Je n’en garde qu’un de côté, et c’est tenpo qui, vous l’aurez deviné, désigne le temps. En effet, il existe une batterie de dérivés qui servent à décrire les moments de la journée ou les saisons : on a tenpo pini « passé » (= temps fini), tenpo ni « présent » (= ce temps) et tenpo kama « futur » (= temps à venir), d’une part, tenpo suno « jour » (= temps du soleil) et tenpo pimeja « nuit » (= temps obscur), d’où tenpo suno pini « hier », tenpo suno ni « aujourd’hui » et tenpo suno kama « demain », d’autre part, tenpo lete « hiver » (= temps froid), tenpo olin « printemps » (= temps de l’amour), tenpo seli « été » (= temps chaud) et tenpo telo « automne » (= temps de la pluie), d’une troisième part.

J’ai également laissé de côté a et mu qui n’ont d’autre sens que celui d’interjections. La première est une interjection d’humain et signifie à peu près tous les sentiments : mention spéciale pour a a a qui marque le rire. Quant à la seconde, elle désigne le bruit produit par un soweli, un animal mignon : veaux, vaches, cochons, chiens, chats et ânes disent tous mu!.

Prépositions

Je les ai gardées pour la fin, car ce sont réalité des mots tout à fait ordinaires, que vous avez déjà vus, et qui, en raison de leur sens, peuvent être utilisés comme des prépositions. En voici la liste, avec quelques exemples.

À côté de cela, on trouve ce que le toki pona appelle des pseudo-prépositions : ce sont des mots qui peuvent jouer le rôle de prépositions, mais uniquement quand ils sont eux-mêmes précédés d’un préposition. On rencontre ainsi les tournures lon sewi pour « au-dessus de », lon anpa pour « sous », lon insa pour « à l’intérieur de, dans », lon monsi pour « derrière », et kepeken nasin pour exprimer la manière : par exemple, sina pali e ni kepeken nasin seme?, « comment fais-tu cela ? ».

Et voilà ! Avec ça, nous avons fait le tour de tout ce qu’il y a à savoir sur le toki pona, et avec un peu d’entraînement, vous devriez pouvoir commencer à vous exprimer dans cette langue ! En tout état de cause, vous devriez pouvoir comprendre cette traduction de Cyanide and Happiness.

tomo anpa li tomo ona
Là encore, tiré de tokipona.fr. Un petit indice : tomo anpa veut dire « enfer ».

[1]Que l’on peut raffiner en telo nasa Losi « vodka », telo nasa Pesije « bière », telo nasa Nosiki « aquavit », telo nasa Nomanti « calva », etc. Je vous laisse deviner quel pays se cache derrière chaque tokiponisation. ^^
[2]Fait pas bon être un nerd au pays du toki pona, le mot se traduit exactement comme « psychopathe ». ^^
[3]Là encore, un des trois mots rajoutés dans la dernière mouture du standard : vos locuteurs ne le connaîtront pas nécessairement s’ils ne se tiennent pas très au courant.
[4]Bis repetita…